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 Vel' D'Hiv (OS)

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Katyusha
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Katyusha


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MessageSujet: Vel' D'Hiv (OS)   Vel' D'Hiv (OS) Icon_minitimeLun 15 Sep - 22:16

Paris, 16 Juillet 1942.

Je me réveillais tranquillement dans l’appartement de mes maîtres, dans les quartiers chics de Paris. Le soleil passait par les grandes fenêtres, mettant en valeur les beaux meubles accoudés aux murs verts du petit logement. Le buffet était d’un magnifique bois verni qui brillait aux rayons du soleil. Un beau tapis ornait le centre de la pièce, sur lequel était posée une petite table. De confortables fauteuils étaient installés autour, accentuant l’ambiance chic. Dans la pièce d’à côté, mes maîtres dormaient paisiblement… je passais devant un beau miroir posé au sol et me regardait dedans. J’observais mon pelage azur, mes grands yeux jaunes et mes oreilles de la même couleur, mon cou et mon arrière train noir, les petites bandes dorées sur mes pattes, le bout de ma queue en forme d’étoile… On disait que j’étais un « Lixy ». Qu’est-ce que ça voulait dire ? Je m’en savais rien, mais cela ne me préoccupait pas….

J’observais mon pelage azur, mes grands yeux jaunes et mes oreilles de la même couleur, mon cou et mon arrière train noir, les petites bandes dorées sur mes pattes, le bout de ma queue en forme d’étoile… On disait que j’étais un « Lixy ». Qu’est-ce que ça voulait dire ? Je m’en savais rien, mais cela ne me préoccupait pas….

Ceux qui m’inquiétaient, c’était mes maîtres. Du haut de mes dix ans, j’avais appris à les connaître. Mais depuis deux ans, ils avaient progressivement changés. Ils étaient de plus en plus tristes, sombres, déprimés, plus anxieux tous les jours… Ils parlaient de « Rafle », « Camp de la mort », « La fin »…

Je ne comprenais pas ce que ça voulait dire, mais on aurait dit que c’était la chose la plus horrible du monde…

Avant, tous les jours, ils allaient faire quelque chose qu’ils appelaient « prier ». Mais depuis deux ans, ils n’y allaient plus jamais… ils disaient que l’endroit où ils le faisaient avait été détruit… Et à la place de prier, ils pleuraient, dans l’appartement…

Ma maîtresse était autrefois enjoué, active, ouverte et apprécié. Maintenant, elle était morne, triste, sombre, renfermée sur elle-même et complètement dépressive. Elle n’avait pas vingt-cinq ans….

Mon maître, lui, était durant sa jeunesse un militant parmi les plus engagés. Il descendait souvent dans les rues, en criant « Mort au fascistes ! » « Vive la République ! »

Depuis deux ans, il se taisait, déprimait et ruminait contre ceux qu’il appelait les « boches ». S’il avait pu tous les tuer, je suis sûr qu’il l’aurait fait.

Mais en ce jour de Juillet, la journée triste qui s’annonçait ne serait pas comme les autres…

Quelqu’un cogna à la porte en criant « Police, veuillez ouvrir ! »

Mon maître sortit en trombe de la chambre, tout habillé, et ouvrit la porte. Un homme à l’uniforme bleu l’attendait. Son calot laissait apparaître de courts cheveux noirs, passant inaperçu quand on regardait le bleu de son uniforme et le blanc de ses gants.

« Tout les occupants de ce logement doivent me suivre, sortez s’il vous plaît. »

Mes maîtres sortirent, m’accrochant et me tenant par une laisse. Le policier nous fit descendre les escaliers, en se tenant derrière nous. Dehors, il y avait une voiture décapotée. Il nous installa à l’arrière, sans véritable confort, et fit démarrer le véhicule. Nous traversions Paris sous un magnifique soleil. J’admirais les immeubles du siècle dernier, les arbres au bord des boulevards, et ici et là, des hommes habillés de Vert de gris. Ils avaient une sorte de casque, une chose longue et étrange nommée fusil, d’étranges chaussures noires brillantes nommées bottes et marchaient d’un pas rythmé comme du papier à musique. De temps en temps, on voyait passer un véhicule qui se déplaçait avec des chenilles, et qui était fermé. Le haut, que mes maîtres appelaient tourelle, pivotait, laissant apparaître une étrange excroissance précise et régulière appelée canon. Sur certains, un homme était perché au sommet de la « tourelle ». Encore habillé de vert de gris, portant encore un casque… c’est étrange, tous ces gens habillés de la même manière. Il y avait aussi quelques passants, promenant des Ponchien ou d’autres Lixy. Des Chacripan nous regardaient passer depuis les toits, des Poichigeon se promenaient sur les places et s’envolaient dès que quelqu’un s’approchait d’eux… tout était normal dans Paris, mais je me demandais où nous allions. Notre chauffer continuait, sans rouler vite mais sans faire une seule pose. Je remarquais alors que ma maîtresse pleurait dans les bras de son amant. Que pouvait-t-il donc se passer ? Je ne savais rien, mais je frissonnais à chaque virage, chaque nouvelle rue, chaque bâtiment… où se trouvait dont ce qui les rendait si triste ?

Au détour d’un virage, les bâtiments s’arrêtaient. Devant nous se tenait une grande superstructure ovale…

Un panneau indiquait « Vélodrome d’hiver » tandis que notre chauffeur s’arrêtait juste devant. Il nous faisait descendre et entrer. L’endroit était à ciel ouvert, et des centaines, des milliers de personnes et de Pokémons s’entassaient. Il y avait des cris de partout, des pleurs, des malheureux qui pensaient savoir ce qui les attendait… mais qu’est-ce qui nous attendait ? …

De plus en plus de monde entrait dans le vélodrome. De nombreux enfants étaient là, pleuraient, dans les bras de leurs mères, ou errants, séparés de leurs familles. Les Pokémons semblaient subir le même sort. Je faisais en sorte d’être le plus rapproché de mes maîtres. Que ferais-je sans eux ?

Les pauvres pleuraient à chaudes larmes… Tout comme l’ensemble des personnes à l’intérieur.

Soudain, des policiers surgirent de partout, faisant sortir les pauvres gens par petits groupes. On entendait des moteurs venant d’en dehors du lieu. Les policiers se relayaient pour emmener les « raflés », mais où ? J’allais bientôt avoir la réponse. On sortit assez rapidement, et nous fûmes embarqués dans la même voiture que celle qui nous avait conduits ici. C’est à la gare que nous descendions. On fut obligé de monter dans des wagons en mauvais état, à la peinture écaillée, et nous y étions entassés sans aucune pitié. Il y avait d’écrit, sur la porte, quelque chose que je ne comprenais pas.

« Auschwitz »

Qu’est-ce qu’était Auschwitz ? …

14 Janvier 1943, Auschwitz.

Le camp boueux était enfoui sous la neige. J’étais là, allongé au sol, juste devant le dortoir, la neige glaçant tout mon corps devenu maigre. Je n’avais aucune idée de ce qu’il était advenu de mes maîtres. Je respirais mal, de manière saccadée, je regardais les autres Pokémons, qui, bien que debout, semblaient plus morts que vivants. Sous leur peau, on voyait très bien les os…

Là, je vis un homme, habillé en vert de gris, un fusil à la main. Il prit l’arme, et pointa le canon entre mes deux yeux. Je ne pouvais que le regarder appuyer sur la gachette…


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