Une poussière [OS]

Une Poussière ~ Jean Jacques Goldman

Le désert… Qu’est-ce que c’est dont ? Une surface inutile ? Une mer de poussière ? L’un des meilleurs endroits pour mourir ?

Je n’en sais fichtrement rien, mais tout ce que je sais, c’est qu’en me rendant compte de sa terrible grandeur, je ne suis à l’intérieur qu’une poussière…

Cette même poussière qui m’arrive jusqu’aux genoux. Avancer ici est pire qu’avec un bon mètre de neige, et encore, il paraît qu’il n’y a pas eu de tempête de sable depuis bien longtemps. Je n’ai plus qu’à espérer que la prochaine ne me tombe pas dessus. Décidément, l’Egypte n’est pas faite pour moi… Je suis un véritable rat des villes, répondant au nom de Lord Horatio, vivant d’habitude tranquillement dans une vaste villa du Pays de Galles. Mais à cause d’un fichu contrat, me voici à tenter d’établir le tracé d’une ligne télégraphique, plus grand progrès de cette fin du dix-neuvième siècle, à travers un désert épuisant et sans fin dans lequel mes Pokémons crèvent de soif, et étant donné le peu d’eau qu’il me reste, ils peuvent crever la gueule ouverte !

Soudain, je vis une forme apparaître à l’horizon. Si j’étais certes réjoui de trouver une autre forme de vie, si elle m’était hostile, ce serait encore un problème de plus. Mais je ne savais rien de ce que c’était…

Est-ce un fou de dieu ? Est-ce un missionnaire ?

Est-ce un de ces blancs docteurs ou bien militaires ?

Est-ce un aventurier, un vendeur, un touriste ?

Est-ce un riche trop riche attiré par le vide ?

Dans ce désert, ce n’est… qu’une poussière.

Est-ce un colonial, un conquistador ?

Est-ce un des nôtres qui nous fera pire encore ?

Est-ce un rallye de machines hurlantes et sauvages ?

Est-ce une tempête qui noiera tout sous le sable ?

Dans ce désert... une poussière.

Intrigué, je m’approchais de cette forme, avant de la voir tomber, soulevant du sable. Cette fois-ci, je me mis à courir, avant d’éviter que cette chose, si elle était vivante, ne soit étouffée par le sable poussiéreux. En me rapprochant, je pu constater que la forme n’était pas humaine. C’était un Pokémon, mais pas un que je connaissais… Il ressemblait à un Pokémon que j’avais vu dans mes livres d’enfants, Jirachi, mais sa « crête » jaune n’était pas de la même couleur. Le haut était d’un noir corbeau, et le bas d’un orange sable. Les yeux de cette créature étaient entourés de longs cils qui feraient pâlir Cléopâtre et ses servantes, et la créature n’avait pas de « fente » pouvant faire deviner un troisième œil sur son ventre. Le Pokémon semblait inconscient, mais il finit par ouvrir les yeux, bien que j’aie dû gaspiller toute mon eau afin de la réveiller. J’étais trop passionné pour avoir de la raison et de la rationalité. J’avais découvert un nouveau Pokémon… à moins que ce soit un de mes délires schizo maniaco psychotiques dû à une insolation…

Le petit Pokémon me fit un sourire, bien que son œil semblait très… espiègle. Il semblait même m’étudier. J’étais tout de même heureux d’avoir fait appel à quelqu’un, mais maintenant, j’étais pour ainsi dire un peu dans le crottin de dromadaire. Soudain, j’entendis un bruit très aigu, faisant presque mal à la tête. Le sable se mit alors à bouger, puis, tout d’un coup, s’ouvrit sous mes pieds, me laissant tomber. Dans ma chute, je vis que sous le sable, il y avait les restes d’un temple, des couloirs de pierre. Je vis que le sol recouvert de sable semblait aussi recouvert de pierre. Quand ma tête toucha le sol, je perdis conscience…


Quand, après avoir dormi pendant un petit bout de temps, je sortis enfin de ce sommeil forcé, je ne voyais plus rien. En tentant de bouger un peu, je me cognais contre des parois, comme si j’étais… dans une boîte ? Soudain, je me mis à perdre le contrôle de mon corps. Il tombait au sol sans que je ne puisse rien faire. Je m’écroulais dans cette boîte, comme un pauvre pantin désarticulé contrôlé par je ne sais qui ou quoi. Je me maudissais d’avoir aidé cette créature : Si j’avais suivi ma route, je serais peut-être déjà au Caire ! Et là, me voilà, coincé dieu ne sait où, sans aucun contrôle sur ce qui pouvait m’arriver. Si je l’avais pu, j’aurais pleuré de toutes les larmes que je pouvais émettre, mais même c’était hors de mes capacités. Mais, au bout de quelques minutes d’impuissance, je me mis à reprendre le contrôle… mais ce n’étais pas mon corps. Je ne sentais pas de jambes, j’avais l’impression que ma tête était collée à mon buste… Soudain, je vis, dans le couloir du temple souterrain, un grand sarcophage funéraire. Couvert d’or et de pierres précieuses, il paraissait bien luxueux. Mais soudain, je vis deux lueurs rouges apparaître dans un endroit noir, au niveau de la tête. Dans la seconde qui suit, un « Aidez-moi se fit retentir dans les couloirs souterrains. Terrifié, je me mis à fuir à travers les souterrains. Je ne semblais pas courir, je lévitais. Mais dans la peur, je n’en avais tout simplement rien à faire. Je devais juste fuir, fuir ces souterrains, véritables catacombes bien plus terrifiants que ceux de Paris. Soudain, je vis une flaque, peut-être étions-nous sous un oasis. En me regardant à l’intérieur, je fus frappé : moi aussi, j’étais… j’étais un sarcophage. Je n’étais pas dans le sarcophage, j’en étais un. J’avais quatre bras noirs et frêles, et pour corps un sarcophage funéraire Qu’est-ce que ça voulait dire ? Je n’en avais strictement aucune idée, mais ça ne semblait pas bon, voir macabre. Mais soudain, je perdis connaissance. Effondré sur le sol, je ne pus voir le petit Pokémon que j’avais secouru qui, positionné derrière moi, semblait avoir un sourire méprisant à mon égard.

Quand je repris conscience, je ne contrôlais plus le sarcophage, mais mon véritable corps, coincé à l’intérieur. Il faisait toujours aussi noir, et je n’arrivais pas à ouvrir cette tombe. Je me décidais alors à attendre, en attendant que l’on ouvre, ou dans le cas contraire, le moment funeste. Je ne sais pas combien de temps j’ai attendu, comme je n’avais plus aucun repère. Cela devait faire plus d’une journée, peut-être deux. Je n’avais pas réussi à trouver le sommeil à cause de la forme du sarcophage, ma peau se desséchait, j’étais assoiffé et affamé, mais surtout résigné. Soudain, j’entendis des paroles venant de l’extérieur. Une petite voix aiguë parlait, d’un air calme et tranquille.

« -Oui Rin, encore un aventurier malchanceux ou je ne sais quoi ! Il est là, prêt à ce que tu l’emporte.
-Bien, tu as bien travaillé, ma petite déesse des sables. Maintenant, ça passe sous mon autorité. »

Quelques secondes plus tard, la porte du sarcophage s’ouvrit. Je n’eus le temps que de voir un peu de lumière, avant de cesser de voir, contrôler ou ressentir quoi que ce soit… Je venais de disparaître définitivement, comme… une poussière ?

WOW.

C'est super, j'adore le principe de la poussière, c'est géniaaaal!

Et la fin, bah, tu connais dékà ma réaction : OMMMMGGGGG <3