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 Emanation [Kitsuninu]

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MessageSujet: Emanation [Kitsuninu]   Emanation [Kitsuninu] Icon_minitimeDim 1 Juin - 18:05

Résumé :

Loreleï Kermennec, orpheline de 16 ans, vit depuis sa plus tendre enfance dans l'orphelinat de Kellington. Esseulée car elle est "différente", elle a appris à s'éloigner de ces humains qui la font tant souffrir. D'ailleurs, elle en a la certitude : elle n'est pas humaine. Un mystérieux pouvoir la hante depuis toujours, un pouvoir encore somnolent, mais qui, à l'insu de tous, commence à se réveiller...

Qui est-elle ? Et quel sort lui réserve-t-on, dans ce monde ravagé par une puissance inconnue ? Découvrez sa destinée dans "Emanation".
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MessageSujet: Re: Emanation [Kitsuninu]   Emanation [Kitsuninu] Icon_minitimeDim 1 Juin - 18:09

Prologue

Tic... tac... tic... tac...

Cela faisait maintenant deux heures que la jeune fille s'était mise à déambuler dans la chambre, visiblement inquiète. Elle effectuait de petites marches nerveuses dans toute la longueur de la pièce, les bras croisés derrière le dos, la tête penchée vers le sol. Son front était barré d'un pli soucieux.
Contre le mur droit de la petite chambre se trouvait un lit simple, mais d'apparence confortable. Il était surmonté d'une sorte de vieille moustiquaire trouée. À côté de ce lit, on pouvait voir une petite table de chevet moderne, sur laquelle trônaient une lampe et quelques vieilles photos. La pièce était également meublée d'une petite armoire kalosienne couplée à un bureau en bois clair, et se trouvait accolée à une petite salle de bain.
La lumière diffusée à travers les rideaux qui voilaient un petit fenestrou tamisait le tout d'une ambiance pour le moins étrange.

Soudain, la jeune fille se laissa tomber sur le lit avec un soupir fatigué. Elle avait passé une quasi-nuit blanche à redouter l'arrivée du matin... qui rimait avec rentrée des classes. Non pas qu'elle eût quoi que ce soit à reprocher à l'enseignement de son établissement, au contraire... mais avec elle, chaque nouvelle année était une catastrophe.

« Elle a le mauvais œil ! » avait lancé un des surveillants un jour où elle s'était encore faite remarquer.

Car non, cette fille n'était pas comme les autres camarades de son âge : elle avait la réputation de déclencher des catastrophes partout où elle passait. Cette malédiction lui pourrissait la vie...
Tout-à-coup, une sonnerie retentit dans le vestibule qui jouxtait la chambre de l'adolescente. Celle-ci laissa échapper un bâillement sonore, puis se dirigea vers la salle de bains en se frottant les yeux. Elle se campa devant le miroir et commença à s'inspecter de haut en bas.
La jeune fille possédait un visage extrêmement symétrique ; son nez légèrement à la retroussette était encadré de deux yeux d'un bleu profond et d'une bouche fine sans cesse agitée d'un léger tic. Ses longs cils noirs contrastaient avec la taille de ses pommettes, assez peu marquées. Une épaisse chevelure châtain clair coupée en carré encadrait le tout d'une petite note enfantine.

C'était un matin où elle se trouvait jolie.

À cette pensée, la couleur de ses yeux vira à l'orange vaseux. Avec un soupir exaspéré (durant lequel la couleur de ses yeux se modifia encore), l'adolescente passa un rapide coup de gant de toilette sur son visage anguleux et, d'un petit geste énervé, posa sur son nez une paire de lunettes de soleil. Enfin, elle entreprit de se brosser les cheveux et descendit au réfectoire pour attendre la répartition des classes.

*
* *


« Eh bien, miss Kermennec, encore en retard ? »

L'adolescente, qui venait de faire grincer la porte alors qu'elle avait tout fait pour entrer le plus discrètement possible, se fit un facepalm mental (et pas seulement à cause des lunettes).
Comme chaque année, elle courba l'échine et rejoignit le troupeau d'élèves en se confondant en excuses. Elle évita soigneusement les regards tantôt méprisants, tantôt craintifs des autres orphelins. Car oui, l'établissement dans lequel elle logeait n'était pas une simple école : c'était l'orphelinat le plus prisé de la région – en même temps, c'était aussi le seul.
L'orpheline se redressa et se mit correctement en rang avec les autres élèves, debout devant le proviseur. D'un regard sévère, celui-ci toisa un instant le groupe, puis claqua des doigts. Deux professeurs apparurent. L'un distribua leur emploi du temps à chacun des élèves – ils étaient environ une centaine, tous rangés selon les classes qu'ils avaient l'année précédente -, tandis que l'autre affichait la répartition des classes sur le grand panneau d'affichage qui ornait le hall. Une fois ceci fait, ils s'installèrent derrière le proviseur.

Alors que ce dernier leur rappelait les règles de bonne conduite au sein de l'établissement, les orphelins faisaient passer chacun des emplois du temps. Le voisin de la jeune fille grimaça lorsqu'il aperçut le nom inscrit sur le feuillet qu'il devait livrer : Loreleï Kermennec. Cette dernière le lui arracha des mains, détournant soigneusement son regard de l'idiot qui lui faisait office de voisin. Elle jeta un coup d'œil en coin à l'emploi du temps du garçon : il se retrouvait en troisième D. Loreleï inspecta son propre papier, mais la classe n'était pas indiquée.

« Je suis sûrement dans une autre troisième ! » songea-t-elle avec soulagement.

Le sermon du proviseur étant terminé, tous les élèves dont la classe n'était pas indiquée se précipitèrent vers le panneau d'affichage.
Loreleï se fit pousser, pincer, huer, mais parvint finalement au panneau les lunettes sur le nez. Elle regarda rapidement la ligne des « K » : sa classe allait être la troisième... C ! Elle l'avait échappé belle !
Avant de se faire emporter par le raz-de-marée des orphelins, elle eut le temps d'apercevoir le nom de leur professeur principal. Elle eut un petit tic nerveux à la commissure des lèvres lorsqu'elle vit qu'il ne s'agissait ni plus ni moins du proviseur...

*
* *


La première récréation de la journée touchait à sa fin. Loreleï, qui avait passé tout son temps libre à se morfondre dans sa chambre, se mit à arpenter les couloirs sombres de l'orphelinat en quête de la salle 28. Lunettes de soleil obligeaient, elle ne s'éloignait jamais d'un mur, de crainte de perdre ses repères. Au bout d'un certain temps, la jeune fille arriva à un croisement. Elle pesta intérieurement : pourquoi fallait-il que les troisièmes aient cours dans la labyrinthique aile droite du collège ?!
Rendue aveugle par ses lunettes, l'adolescente ne pouvait pas voir les indications de direction qui formaient tout un parcours sur les murs des corridors. Et par mesure de prudence, elle ne pouvait se résoudre à ôter les verres fumés...

Un peu angoissée, elle décida donc de laisser faire son sens de l'orientation quasi-absent et lâcha le mur. Raide comme un piquet, Loreleï avançait à l'aveuglette, bras tendus vers l'avant. Pendant qu'elle progressait, une pensée ne cessait de la turlupiner : et si elle arrivait en retard ? Et si, comme elle avait cru le comprendre, le cours qu'elle risquait de manquer était celui où chaque élève recevait un Pokémon ? Et s'il n'y en avait plus lorsqu'elle arriverait... si jamais elle retrouvait son chemin ?...
Au fil de ses pensées, la jeune fille avait progressivement relâché son attention. C'est ainsi qu'elle heurta un objet visiblement très lourd et que, sous l'effet du choc, elle fut projetée en arrière, faisant tomber la chose et ses lunettes par la même occasion.

---
NDA : On commence tout doux avec les premiers chapitres, je me suis mise au défi de faire progresser l'histoire lentement. Mais après... Eh eh. :>
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MessageSujet: Re: Emanation [Kitsuninu]   Emanation [Kitsuninu] Icon_minitimeDim 1 Juin - 18:10

Chapitre 1

Un cri strident vrilla les tympans de l'adolescente. Mais celle-ci ne réagit pas immédiatement, trop occupée à tenter de juguler la douleur qui, d'abord naissant au niveau de ses côtes, avait fini par irradier tout son buste. Cela lui tira un gémissement pénible, et elle s'empressa de compresser la partie la plus douloureuse. La vue brouillée par les larmes, Loreleï leva néanmoins les yeux vers ce qu'elle avait percuté.
Ce qu'elle vit ne fit qu'accentuer son mal-être.

Devant elle se tenait un petit garçon, probablement en sixième, qui la fixait comme s'il avait vu un revenant. On sentait la peur suinter à travers toutes les pores de sa peau, le pauvre enfant tremblait de tout son corps et restait comme paralysé. À ses pieds, l'adolescente découvrit avec effarement les débris d'une statuette en pierre.
Elle commençait à comprendre.

« Tu... C... C'EST LE MOOONSTRE ! »

Le garçonnet, n'y tenant plus, déguerpit comme un lièvre et disparut au tournant du couloir.
Essoufflée et amoindrie par sa blessure aux côtes, Loreleï se laissa tomber par terre, dos au mur. Elle essaya de reprendre lentement son souffle. Grimaça.
Respirer lui était devenu un véritable supplice.
Mais quelque chose gênait toujours la jeune fille, quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Pourquoi le garçon avait-il fui à son approche ? Elle l'avait entendu la traiter de monstre – y ayant été habituée plus jeune, elle ne s'en était pas offusquée -, mais maintenant qu'elle avait ses lunettes, il n'y avait plus de raisons de...

Le cœur de la jeune fille rata un battement. Ses lunettes ! Ses lunettes n'étaient plus sur son nez !
Complètement affolée, Loreleï se mit à chercher frénétiquement ses précieux verres fumés. C'était une véritable catastrophe. Si elle ne les retrouvait pas... Qui sait ce qui pourrait arriver ?

Soudain, un bruit de pas retentit dans le corridor. L'adolescente stoppa net ses recherches et tendit l'oreille. Ses yeux s'écarquillèrent en reconnaissant la nature des pas. Un professeur arrivait dans sa direction !
Vite, Loreleï se mit à chercher, à chercher partout ; mais même lorsqu'elle crut avoir passé tout le bout de couloir au peigne fin, ses lunettes restaient invisibles. La peur commençait vraiment à lui monter à la gorge.
Soudain, en regardant vers le lieu de l'incident, la jeune fille eut une illumination. La statuette ! Ses lunettes se cachaient peut-être parmi les débris !
Et elle se mit à pousser tous les éclats de pierre, les soustrayant par la même occasion à la vue du professeur qui ne tarderait pas à arriver. Selon ce qu'elle percevait de la démarche de l'adulte, il n'allait pas tarder à tourner dans sa direction...

« Mademoiselle Kermennec ? » interrogea une voix, surprise.

Loreleï sursauta violemment et se redressa d'un bond. Elle se retourna aussi sec vers l'adulte qui l'avait interpellée de la sorte, faisant en sorte de cacher les débris au mieux avec ses pieds. Elle se composa une mine souriante et légèrement surprise – elle n'eut pas trop de mal de ce côté, ayant failli frôler la crise cardiaque à l'entente de son nom – et répondit au professeur :

- Bonjour monsieur. Excusez-moi, je me suis égarée... Je n'ai pas l'habitude de venir dans cette aile du complexe.
- Il n'y a pas de mal, je m'y perds moi-même encore un peu. À vrai dire, je n'ai jamais réussi qu'à trouver le chemin de ma salle de cours en Combat de Pokémon !

Le professeur adressa à la jeune fille un sourire franc et rassurant. Loreleï lui répondit de même. Ce prof avait le chic pour mettre les gens à l'aise.

Se sentant assez disposée, l'adolescente engagea une conversation avec le jeune professeur. Elle apprit ainsi qu'il s'agissait de M. Abalan, un stagiaire d'une vingtaine d'années qui allait remplacer le professeur de Combat de Pokémon pour le premier trimestre, ce dernier ayant eu un accident durant un match aérien. D'ailleurs, il allait justement enseigner dans la classe de Loreleï, et avait pris par erreur un détour qui lui avait fait perdre pas mal de temps – bien qu'il ait un peu appris à se repérer dans l'orphelinat pendant les grandes vacances. La jeune fille s'apprêtait à lui demander à quel point ils étaient en retard lorsque soudain, un craquement sonore retentit derrière elle.
Loreleï jura intérieurement. Et flûte, les lunettes !

Intrigué, M. Abalan voulut voir ce qui s'était brisé ainsi, mais Loreleï le stoppa net :

« Ne vous en faites pas, professeur, c'est sûrement le bois qui travaille. L'établissement n'est plus tout jeune, vous savez. »

Le jeune homme acquiesça en souriant.

- Dites, mademoiselle, auriez-vous par hasard une montre à me prêter ? La mienne s'est arrêtée il y a peu et j'ai oublié d'en changer les piles.
- Non, désolée, monsieur. Mais je puis vous dire avec certitude que le cours a déjà commencé depuis peu, et que nous devrions nous dépêcher de crainte d'être trop en retard.
- Vous avez raison. Suivez-moi, je crois savoir où se trouve approximativement la salle 28.


Et Loreleï et le professeur se dirigèrent à travers les sombres couloirs de l'orphelinat, vers la si recherchée salle 28.


*
*   *



Loreleï n'en croyait pas ses oreilles. Elle avait réussi à trouver son professeur de Combat et, par la même occasion, elle allait enfin entrer dans la fameuse salle de cours ! C'était inespéré. La Providence avait fait du bon travail, pour une fois.

La jeune fille se surprit à penser à M. Abalan. Elle tenta d'arrêter, mais rien à faire, le jeune homme ne voulait pas partir de ses pensées. C'était vrai qu'il était plutôt beau garçon...
Loreleï se secoua une bonne fois pour toutes. Les humains étaient tous des idiots égoïstes et vaniteux. Celui-là était juste un peu moins hypocrite que les autres.

Confortée par cette certitude, Loreleï posa un regard de défi sur le professeur. Celui-ci, sentant qu'on l'observait, se retourna et sourit à l'adolescente. La jeune fille se sentit rosir et détourna les yeux.
Et la marche continua.


Dernière édition par •Kitsuninu• le Mer 4 Juin - 19:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Emanation [Kitsuninu]   Emanation [Kitsuninu] Icon_minitimeMer 4 Juin - 19:02

Chapitre 2

L’entrée en classe se passa tout-à-fait normalement.
À ceci près que Loreleï détourna la tête de l’assemblée des élèves durant tout le début du cours, faute de lunettes pour cacher ses yeux changeants.

Alors qu’elle ressassait les événements de cette matinée de rentrée, un détail auquel elle n’avait pas prêté attention auparavant la frappa soudain : M. Abalan… même dans la pénombre des corridors du collège, il aurait pu – non – il aurait dû s’apercevoir de la particularité des iris de l’adolescente !
La jeune fille se raidit à cette pensée. Ces yeux… si particuliers, dont elle avait hérité à la naissance… C’étaient eux qui lui avaient forgé sa réputation d’anormale.
Qui avaient gâché son enfance.

Et M. Abalan, ce soi-disant professeur de combat, ne s’en était pas aperçu ? Impossible. Loreleï savait exactement quelles couleurs correspondaient à chacune des émotions et à sa personnalité. Or, ses yeux brillaient toujours d’un reflet rouge étincelant.
Toujours.

La jeune fille se mit soudain à considérer avec plus de méfiance le professeur qui lui faisait face. Elle lui jeta un regard en coin, suspicieuse. Sa démarche, le ton de sa voix… tout, en lui, paraissait cependant normal. Mais l’instinct de Loreleï lui soufflait que cet homme-là lui cachait quelque chose. Et l’instinct de Loreleï ne la trompait jamais.

Soudain agitée par un mauvais pressentiment, l’adolescente posa un regard discret sur le centre d’attention de tout le groupe.
C’est-à-dire la pièce annexée à la salle 28, le fameux vivarium.
Tout ce que l’orphelinat comptait de Pokémon était rassemblé dans cette immense serre conçue spécialement pour leur survie et développement. Pikachu, Mimigale… Une quantité phénoménale d’espèces y étaient contenues. Et aujourd’hui, quelques-unes de ces créatures délaisseraient leur vie semi-sauvage pour rejoindre un humain. Leur dresseur.

Un souffle d’excitation parcourut Loreleï. Posséder un Pokémon… Elle en avait tant rêvé. Et aujourd’hui, ce rêve deviendrait réalité !
Alors que la jeune fille se prenait à sourire, un sentiment d’urgence revint planer au-dessus de la salle. Loreleï pressentait quelque chose de nouveau… quelque chose de… mauvais.

Soudain, elle s’entendit appeler par son nom :

« Suivant : Miss Kermennec ! Veuillez procéder à la phase de sélection ! »

Tous les visages se tournèrent vers l’intéressée. La figure de celle-ci se décomposa. Ses yeux ! Elle devait cacher ses yeux !
Vite, elle baissa les paupières et utilisa une technique qu’elle avait développé du temps où elle ne possédait pas de verres fumés ; ignorant le courant tumultueux des pensées qui lui parcourait la tête, elle se concentra intensément et vida ainsi son esprit, donnant une couleur fixe à ses iris. Relevant les yeux, elle se dirigea lentement vers l’entrée du vivarium, ne laissant transparaître qu’une solide concentration.
Ses yeux demeurèrent bleu gitane jusqu'à son entrée dans la serre.

*
*   *

La première impression qu’eut la jeune fille en pénétrant dans le vivarium fut un émerveillement inconditionné.
Les yeux écarquillés, bouche bée, Loreleï contemplait le spectacle de milliers de Pokémon qui s’affairaient, de-ci, de-là, vaquant à leurs occupations de Pokémon. Elle resta ainsi un instant, les bras ballants, incapable de dire un mot devant tant de mouvement et d’agitation. Reprenant peu-à-peu ses esprits, elle secoua la tête et, histoire de se remettre les idées en place, décida d’explorer l’endroit.

Le vivarium était, comme vous l’avez lu plus haut, une sorte de serre, version XXL. Les parois de verre, transparentes comme du cristal, laissait passer la lumière du soleil qui illuminait le lieu d’un éclat enchanteur. Partout autour de la jeune fille, progressait une végétation luxuriante et verte à souhait. Un peu plus loin, on pouvait apercevoir une plaine, moins verdoyante que la forêt, mais plus adaptée aux exigences de certaines des espèces qui vivaient ici. Au loin, enfin, se trouvait une zone asséchée, propice au développement des Type Sol. Les Pokémon aquatiques vivaient dans les points d’eau épars qui parsemaient les zones herbeuses. Quant aux Pokémon Spectre et Ténèbres, ils se réservaient les coins d’ombre.
De cette façon, chacun avait sa part du marché.

Bien qu’elle ait, plus jeune, longtemps observé la serre de l’extérieur, l’immensité du lieu coupait le souffle de l’adolescente. Mais, revenant brutalement sur terre, elle se souvint qu’elle était ici pour choisir son compagnon d’apprentissage. Son Pokémon.

Légèrement stressée, bien que comblée d’avoir enfin l’occasion d’approcher les créatures et d’en posséder bientôt une, Loreleï s’enfonça dans la forêt et se mit à zigzaguer entre les arbres, en quête d’un partenaire.
Elle finit par déboucher sur une petite clairière, spacieuse et lumineuse à souhait. Au centre de celle-ci trônait une montagne de Baies en tous genres, mais aucun Pokémon ne se trouvait dans les parages. C’était assez étrange.

Intriguée, Loreleï s’avançait d’un pas souple vers la pile de fruits lorsque soudain, le sentiment de danger se rappela à son souvenir. L’adolescente pila net. Dépliant sa grande carcasse longiligne, elle se redressa de toute sa hauteur et huma l’air, inquiète. Elle plissa les yeux. Quelque chose se préparait… dans l’ombre.
Loreleï fit brusquement volte-face et fixa les arbres qui s’offraient à sa vue, haletante.
Rien.
Il n’y avait rien.
La jeune fille leva un sourcil interrogateur. Elle aurait pourtant juré…

Toujours sur le qui-vive, elle revint au centre de la clairière, mais se garda bien de s’approcher de la pile de fruits.
Les prédateurs n’aiment pas qu’on touche à leur proie.

*
*   *

Loreleï attendait depuis ce qu’il lui semblait être une éternité. Lassée d’attendre le retour potentiel des cueilleurs des Baies, elle avait fini par s’installer sous un arbre, adossée au tronc. Elle s’était positionnée de sorte qu’elle pouvait observer la clairière sans être vue, et, par précaution, avait évité de se mettre sous le vent.
Cette connaissance qu’elle avait de la chasse l’étonnait elle-même. Elle ne se souvenait pourtant pas avoir jamais traqué une bête de sa vie… Mais bref, là n’était pas la question. Au jour d’aujourd’hui, elle devait se trouver un compagnon.
Un Pokémon.

Soudain, un bruissement de feuilles venu d’en face attira son attention. La jeune fille dirigea tous ses sens vers le lieu d’où provenait le son.

Vue ? Pour l’instant, rien de concret.
Ouïe ? Plus rien depuis le bruit.
Odorat ? Trop d’odeurs alentour.
Toucher et goût ? Euh… inutiles.

L’adolescente fronça les sourcils. Sa proie – euh, son possible Pokémon – ne se comportait pas normalement. Elle était trop discrète. La jeune fille aurait-elle été découverte ?…

Tout-à-coup, quelque chose surgit du buisson en une gerbe de feuilles. S’avança dans la clairière. Et s’ébroua.
Loreleï n’en crut pas ses yeux. Le Pokémon sur lequel elle venait de tomber… c’était un Riolu !

La jeune fille afficha un sourire radieux. Sans savoir pourquoi, elle avait toujours adulé les Riolu et évolutions. Peut-être avaient-ils, eux aussi, quelque particularité encombrante.
Redescendant de son petit nuage, Loreleï reprit son attitude chasseur et s’approcha doucement, se mettant exprès sous le vent pour ne pas faire peur à la créature. Celle-ci, qui finissait de s’épousseter, ne broncha pas. Elle ne fit pas même mine d’avoir remarqué l’adolescente.
Loreleï, qui n’avait pas toujours très bien écouté en cours de Biologie des Pokémon, ne chercha pas à comprendre pourquoi le loup bleu réagissait ainsi, se sentant pourtant traqué. Haussant les épaules, elle s’avança davantage et finit par arriver au niveau du petit Riolu. Celui-ci, qui lui faisait dos, laissa passer un cours laps de temps durant lequel il se figea. Puis soudain, il finit par se relever, et se retourna vers la jeune fille.

Loreleï fut déconcertée par son regard. Il n’exprimait rien. Que du vide.
Puis, elle comprit pourquoi il la fixait ainsi.

Le Riolu se préparait à attaquer.
Et vu la concentration extrême qu’il devait contenir, la capacité qu’il formait devait être relativement douloureuse.

Elle le fut.

L’adolescente ne put réprimer un cri de souffrance lorsque l’Aurasphère la frappa de plein fouet. C’était comme si toutes les pires émotions négatives du monde s’infiltraient en elle en même temps.  Et croyez-en son expérience, c’était loin d’être agréable.
Incapable de résister à la puissance de l’attaque, et meurtrie et endolorie jusqu’au fond de l’âme, Loreleï finit par s’évanouir.

Le chasseur avait trouvé son maître.


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MessageSujet: Re: Emanation [Kitsuninu]   Emanation [Kitsuninu] Icon_minitimeDim 8 Juin - 15:37

Chapitre 3

« Eh, regardez, voilà l'alien ! »

Plusieurs rires fusèrent à cette remarque, tandis que je tentais de me faire toute petite et de passer discrètement mon chemin.

- Alors, le Monstre, on a peur de quelques pauvres petits humains ? Tu as peur qu'on te mange ? poursuivit le garçon qui avait lancé la pique avec un sourire sarcastique.
- ...
- Laisse, Drog', elle ne répondra pas.

La fille qui venait de parler plissa les yeux en me voyant. Je le remerciai, tremblotante, et poursuivis ma route sans demander mon reste. Du moins, c'est ce que tous crurent.
Sans me faire voir, je me cachai derrière un pan de mur et me mis à observer le petit groupe d'humains avec attention, attendant de voir ce qu'il allait se produire. Je n'attendis pas très longtemps.

- Enfin, Aziliz, grommela le garçon à la langue bien pendue, tu sais très bien que je déteste qu'on m'appelle comme ça ! On dirait que je porte un prénom de stupéfiant.

La dénommée Aziliz rit doucement.

- Comme tu voudras... Drogonig.
- Hm.

Le jeune garçon se retourna et commença à jouer avec une poignée de cailloux. Visiblement, il n'aimait pas qu'on lui donne de diminutifs, même en "ig".
Je continuai à observer le groupe d'enfants qui me faisait face, lesquels enfants ne me prêtaient aucune attention.
Tant mieux.
Le rassemblement d'orphelins... Non, comment appelaient-ils ça, déjà ? Ah oui, une "bande de copains". Eh bien, cette "bande de copains", comme ils se nommaient eux-mêmes, m'intriguait au plus au point.
Et me terrifiait.

Comment un groupe de personnes pouvait-il m'inspirer des sentiments aussi contradictoires ? Cela, je ne le savais. Mais j'avais le douloureux souvenir de ce que ces enfants me faisaient subir, jour après jour... à cause de mes yeux.

Je laissai s'échapper une larme. Je ne comprenais pas. Pourquoi ? Pourquoi tant de haine à cause de simples yeux ?
J'avais de plus en plus de mal à contenir mes pleurs. Mais pourquoi tout ça... à cause d'une différence ?

Haine.
Colère.
Violence.
Désespoir.

Tous ces sentiments rythmaient mon quotidien.

Pas d'amis.
Seulement des ennemis.

Alors que je m'apprêtais à éclater en sanglots, éreintée par cette injustice que je subissais depuis toujours, un nouveau sentiment étreignit mon cœur. Mes traits se durcirent. Mes lèvres se pincèrent.
Bien que quelques larmes coulaient encore sur mes joues, ce n'était plus du désespoir que je ressentais... mais quelque chose de dur. De froid. Un sentiment à mi-chemin entre la haine et la volonté.

À partir de cet instant, ma vie pris un autre tournant. Je n'allais plus me laisser marcher sur les pieds et rester seule à souffrir. Avec une grimace haineuse, je sortis de mon coin d'ombre et m'avançai vers mes bourreaux de toujours.
Désormais, c'allait être à leur tour de pleurer.


*
*    *

« Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Elle a été attaquée !
- Loreleï ? Le monstre ?
- On a vu la puissance de l'attaque d'ici !
- Pas possible...
- Eh, elle se réveille !

À cette exclamation, tous se turent et tournèrent leur attention vers le sujet de leur discussion. Loreleï émergeait lentement.
Clignant des yeux pendant quelques instants pour s'habituer à la luminosité de l'endroit, elle finit par s'accouder difficilement au sol et souffla dans un râle :

- Où... où suis-je ?

Comme personne ne lui répondait, tous trop répugnés et apeurés par la jeune fille, elle décida de faire elle-même état des lieux et engloba la pièce du regard.
Elle n'était plus dans le vivarium. On – sûrement les professeurs, garants de l a sécurité des orphelins – l'avait transportée d'urgence ici, mais elle ne devait pas être très gravement blessée. D'ailleurs, elle ne sentait rien.
Allongée sur un parquet luisant de cire fraîchement appliquée, l'adolescente se tenait dans la salle 28, là où tout avait commencé. Tout, dans cette pièce, respirait la simplicité et la banalité. Cependant, un détail clochait.

- Où est le professeur Abalan ? demanda Loreleï d'un ton nonchalant.
La foule d'élèves la regardèrent avec des yeux ronds. Visiblement, aucun d'entre eux n'avait jamais entendu parler d'un Monsieur Abalan. Très curieux...
Soudain, un garçon au teint blême et aux cheveux noirs de jais s'avança au-devant du groupe et confirma les doutes de Loreleï :
- Je regrette, mademoiselle, mais aucun professeur Abalan n'a jamais exercé ici. Navré pour vous.
- Ah, bon... Ce n'est rien, je comprends. Merci.

La foule d'élèves avait grogné en entendant le garçon l'appeler « mademoiselle ». Loreleï soupira imperceptiblement. Ils ne changeraient donc jamais...
Tout-à-coup, la sonnerie signalant la pause de midi retentit dans les couloirs. Les orphelins se ruèrent dans une cohue indescriptible vers la porte de la salle et disparurent en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Seul le garçon aux cheveux de jais prit son temps pour ramasser ses affaires et s'en aller. Une fois devant l'encadrement de la porte, il se retourna une dernière fois vers Loreleï et lui lança un regard compréhensif.

« Ne t'en fais pas. Un jour, tu sortiras. »

L'adolescente le dévisagea d'un air interloqué. Qui... était-ce lui qui lui avait parlé en silence ? Par télépathie ?
Le jeune garçon ne lui laissa pas le temps de l'interpeller et disparut dans le vestibule.
Loreleï continua à fixer la porte d'un air pensif. Elle avait la certitude que cet orphelin allait avoir son importance... plus tard.

Haussant les épaules, elle décida de ramasser les quelques affaires qu'elle avait pu laisser dans la salle, couvra une dernière fois la pièce du regard, et s'enfonça dans les ténébreux couloirs de l'orphelinat Kellington.

*
*     *

Le Grand Commandeur se détourna du Miroir. Ce qu'il avait vu lui suffisait pour l'instant. Ses oreilles de Méga frémirent d'excitation alors qu'il pensait à l'espérance qui venait de renaître en lui. Et bientôt, en tout son peuple.
La fin de la guerre était proche. Si la mission de Z était couronnée de succès... C'était le destin de la meute toute entière qui serait scellé. Et celui des ennemis du clan également... heureusement.
L'hybride Lucario jeta un dernier regard au Miroir du Monde, ses « yeux sur l'extérieur », en quelque sorte. Et il sourit.
L'espoir venait de renaître.

Elle s'était éveillée.
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